Le Banquet de Platon, le beau est transcendant

Pour mon premier article de mon défi lecture, je vous présente un classique : Le Banquet de Platon. Ce texte, que j’ai découvert au lycée et retrouvé pendant mes études universitaires, est un incontournable en art car il aborde un concept primordial : le beau.

Sculpture de la tête de Platon
Par M P de Pixabay

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Avant propos

Si vous n’êtes pas familier avec les livres philosophiques et les écrits en général, il est important de noter que les auteurs présentent leur propre vision d’un concept donné. Vous pouvez être d’accord ou non avec leur définition car elles ne sont pas des vérités absolues. Cependant, ces définitions offrent une approche du concept et permettent de confronter plusieurs visions afin d’en débattre et d’avancer dans notre compréhension générale de ce concept. Il est également important de rappeler qu’un texte fait généralement partie d’un corpus de textes qui, ensemble, contribuent à développer le raisonnement et la pensée de l’auteur. Bien que vous puissiez lire les textes de manière indépendante, il est souvent plus intéressant d’en lire plusieurs pour une compréhension plus poussée.

Je vous souhaite une bonne lecture 😉

Qui est Platon ?

Platon, né au 4ème siècle av. J.C., est sans doute le philosophe grec le plus célèbre de tous. Il traite de sujets tels que la politique, l’éthique, la métaphysique et l’esthétique dans ses écrits, qui sont souvent sous forme de dialogues. Ce format permet au locuteur de questionner l’interlocuteur et d’arriver à une compréhension logique d’un concept. Platon appelle cette méthode la maïeutique, qui est l’art de faire naître les idées. Pour ce faire, il utilise souvent Socrate, son ancien maître, pour exposer son raisonnement.

Le Banquet, qu’est-ce que c’est ?

« Le banquet ? Ce n’est pas un grand repas avec tout plein de gens où l’on mange tout plein de trucs ? »

Quelqu’un qui aime bien manger.

Et bien oui mais dans notre cas Le Banquet est un dialogue philosophique de Platon, écrit vers 380 av. J.-C.

Dans ce dialogue, Platon explore la nature de l’amour et examine comment différentes personnes en comprennent le sens et la portée. L’histoire se déroule pendant un banquet organisé pour célébrer la victoire du poète Agathon lors d’un concours de tragédies.

Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane et Socrate se rejoignent chez Agathon où ils vont chacun leur tour faire les louanges du dieu de l’amour Éros. Ils considèrent que l’amour est une divinité puissante et mystérieuse qui exerce une grande influence sur les êtres humains. Ils voient l’amour comme une force qui peut conduire à la sagesse, à la beauté et à la vertu, mais aussi à la folie, à la douleur et à la destruction. En faisant l’éloge de l’amour, le groupe cherche à comprendre cette force et à en tirer des leçons pour leur propre vie et leur propre pratique de la philosophie.

Le Banquet ne comporte pas de chapitres, mais il peut être divisé en parties correspondant à chaque éloge présenté par les protagonistes.

Les différents dialogues du Banquet

Phèdre

Phèdre, un jeune et riche Athénien, ami proche de Socrate, est le premier à prendre la parole lors du Banquet de Platon. Il est également le personnage principal du dialogue éponyme de Platon, Le Phèdre.

Phèdre commence son discours en abordant la nature de l’amour, soutenant que ce dernier est un dieu qui inspire les êtres humains à accomplir de grandes choses.

« C’est un grand dieu qu’Éros, un dieu digne de l’admiration des hommes et des dieux, pour bien des raisons, mais surtout pour son origine.« 

Pour lui, l’amour est capable d’inspirer le courage, la vertu et la grandeur d’âme.

« […] si nous voulons vivre honnêtement ; or ce sentiment, ni la parenté, ni les honneurs, ni les richesses, ni rien ne peut nous l’inspirer aussi bien que l’amour.« 

Pausanias

Le deuxième orateur est Pausanias, l’amant d’Agathon. Bien que connu à Athènes pour son comportement grossier, Pausanias fait preuve d’une grande finesse lors de ses discours.

Il réalise son éloge de l’amour en défendant sa vision de la pédérastie, une pratique courante et culturellement acceptée dans la Grèce antique qui consiste en la relation d’un jeune garçon (le disciple) et d’un homme plus âgé qui fait figure de maître.

– Les opinions exprimées par Pausanias ne reflètent pas les valeurs morales de l’époque contemporaine. Je vous encourage à considérer ces propos dans leur contexte historique et culturel et à aborder le sujet avec un esprit critique. –

Pausanias distingue deux types d’amour : l’amour vulgaire et l’amour divin. L’amour vulgaire est selon lui motivé par la recherche du plaisir physique.

« L’Eros de l’Aphrodite populaire est véritablement populaire et ne connaît pas de règles ; c’est l’amour dont aiment les hommes vulgaires.« 

« L’amour de ces gens-là s’adresse d’abord aux femmes aussi bien qu’aux garçons, au corps de ceux qu’ils aiment plutôt qu’à l’âme […] ils n’ont en vue que la jouissance et ne s’inquiètent pas de l’honnêteté […].« 

L’amour divin est quant à lui motivé par la recherche de la vertu et de la sagesse.

« Cet amour est celui de l’Aphrodite céleste, céleste lui-même, utile à l’État et aux particuliers ; car il contraint et l’amant et l’aimé à veiller soigneusement sur eux-mêmes pour se rendre vertueux.« 

Il conclut en disant que l’amour doit être fondé sur l’harmonie et la complémentarité entre les partenaires, et que seul l’amour céleste est capable de mener à cette harmonie véritable. Cependant il n’exclu pas la possibilité d’avoir des relations physiques avec le disciple à condition d’être motivé par le désir de la sagesse et non des sens.

En somme, Pausanias considère que la pédérastie peut être positive si elle est fondée sur des motivations nobles et vertueuses, mais qu’elle peut également être négative si elle est fondée sur des désirs physiques ou des motivations immorales.

Il convient de noter que la vision de Pausanias sur la pédérastie dans le Banquet de Platon ne reflète pas nécessairement la position de Platon lui-même sur cette question. Ce dernier est toujours resté ambigu quant à sa réelle pensée sur le sujet.

Eryximaque

S’ensuit le tour d’Aristophane mais celui-ci, pris par un soudain hoquet, ne peut parler et laisse sa place à Eryximaque.

Eryximaque, médecin et érudit grec, est l’initiateur du banquet, ayant proposé de célébrer Éros. Selon lui, l’amour est un désir naturel de rechercher l’unité et l’harmonie, qui se manifeste dans toutes les formes de vie.

« Or les éléments les plus hostiles sont les
l’éléments les plus contraires, le froid et le chaud, l’amer et le doux, le sec et l’humide et les autres analogues »

« ci il n’y a pas double amour ; mais quand il faut mettre en œuvre à l’usage des hommes le rythme et l’harmonie, soit en inventant, ce qui s’appelle composition, soit en appliquant correctement les airs et les mètres inventés, ce qu’on appelle instruction, c’est là qu’est la difficulté et qu’il faut un artiste habile […]. »

Il considère l’amour comme une force qui régule les mouvements des corps célestes.

« La connaissance des influences de l’amour sur les révolutions des astres et les saisons de l’année s’appelle astronomie.« 

Pour finir, Il dit que l’amour a un effet sur toutes les choses de la nature, y compris les êtres humains.

« Quand […] le chaud et le froid, le sec et l’humide, se trouvent dans leurs rapports sous l’influence de l’amour […], ils apportent l’abondance et la santé aux hommes, aux animaux et aux plantes […] mais quand c’est l’amour désordonné qui prévaut dans les saisons, il gâte et abîme bien des choses ; car ses dérèglements occasionnent d’ordinaire des pestes et beaucoup d’autres maladies variées aux animaux et aux plantes […]. »

Aristophane

Après le discours d’Eryximaque, Aristophane, disciple de Socrate, prend la parole.

Aristophane raconte une histoire mythologique sur l’origine de l’amour qui implique des êtres humains possédant quatre bras, quatre jambes et deux têtes.

« De plus chaque homme était dans son ensemble, de forme ronde, avec un dos et des flancs arrondis, quatre mains, autant de jambes, deux visages tout à fait pareils sur un cou rond, et sur ces deux visages opposés une seule tête, quatre oreilles, deux organes de la génération et tout le reste à l’avenant.« 

Ils ont été ensuite coupés en deux par les dieux pour les affaiblir après avoir cherché à les défier.

« Ayant ainsi parlé, il coupa les hommes en deux, comme on coupe des alizés pour les sécher ou comme on coupe un œuf avec un cheveu […].« 

Depuis, les humains cherchent à se réunir avec leur moitié manquante pour retrouver leur unité originelle.

« […] puisque nous avons été coupés  comme des soles et que d’un nous sommes devenus deux ; aussi chacun cherche sa moitié.« 

Agathon

C’est ensuite Agathon, un jeune disciple du philosophe Gorgias et organisateur du banquet en l’honneur de sa victoire au concours des Grandes Dionysies, qui prend la parole.

Il décrit l’amour comme une force qui inspire la beauté, la vertu et la perfection.

« Éros ne s’attache pas à la laideur« 

En prenant l’exemple des dieux, il explique que c’est grâce à l’amour qu’il est possible d’avoir des passions et de faire progresser une discipline.

« Si Apollon a inventé l’art de tirer de l’arc, la médecine, la divination, c’est en prenant pour guide le désir et l’amour, en sorte qu’on peut voir en lui aussi un disciple d’Éros.« 

Enfin, il affirme que l’amour est incapable de faire du mal à qui que ce soit et qu’il est toujours motivé par des intentions positives.

« Un très grand avantage est qu’Éros ne fait aucun tort à personne […] s’il  endure quelque chose, ce n’est point par force ; car la violence n’attaque pas Éros, et s’il fait quelque chose, il le fait sans contrainte ; […] c’est volontairement qu’on se met au service d’Éros […].« 

Socrate

Le dernier discours, qui permet d’exposer son point de vue sur l’amour, est évidemment celui de Socrate, le maître du narrateur.

Socrate commence par critiquer les discours précédents sur l’amour. Il affirme qu’ils sont limités et trop généralistes.

 « […] vous voulez qu’il* paraisse le plus beau et le meilleur possible, aux ignorants, s’entend, mais non certes aux gens éclairés. »

*Éros

Il raconte ensuite l’histoire de Diotime, une prêtresse qui lui a enseigné la nature de l’amour.

« Mais je te laisse, toi, pour vous réciter le discours sur l’Amour que j’ai entendu jadis de la  bouche d’une femme de Mantinée, Diotime laquelle était savante en ces matières et en bien  d’autres.« 

Socrate explique que selon Diotime, l’amour est la recherche de la beauté, et la beauté est la forme la plus élevée de la connaissance.

« Tu connais la nature et l’origine de l’Amour et tu reconnais toi-même qu’il est l’amour des belles choses.« 

« […] il enfantera sans relâche de beaux et magnifiques discours et les pensées jailliront en abondance de son amour de la sagesse, jusqu’à ce qu’enfin son esprit fortifié et agrandi aperçoive une science unique, qui est celle du beau […].« 

À la fin du dialogue, les invités sont émerveillés par le discours de Socrate.

Alcibiade, un autre invité arrivé à l’improviste, prend la parole pour exprimer son amour inconditionnel envers Socrate. Alcibiade affirme que Socrate est le seul véritable amant qu’il ait jamais eu, car il a su éveiller en lui la recherche de la beauté et donc de la vérité.

La connaissance qui mène au beau transcendant
Par Mystic Art Design de Pixabay

Que retenir des différents éloges du Banquet de Platon ?

Platon, dans Le Banquet, aborde plusieurs concepts liés à l’amour tels que la vertu, le beau, la sagesse et le manque à travers les différents éloges. Cependant, il estime que les participants ont une vision limitée de l’amour et que leurs éloges ne font qu’effleurer la surface de ce qu’est véritablement l’amour. Pour Platon, l’essence de l’amour est plus profonde que son apparence et il approfondit ces concepts en les mettant en relation les uns avec les autres.

L’amour selon Platon : le raisonnement de Socrate

Lorsque Socrate prend la parole, il va dans un premier temps questionner son disciple, Aristophane, en reprenant certains points de son éloge. Puis, à l’aide de l’échange qu’il a eu avec Diotime à propos de l’amour, il va démontrer à l’aide d’un raisonnement ce qu’est réellement l’Éros. Platon utilise alors sa fameuse maïeutique et fait parler Diotime pour interroger Socrate et nous donner l’essence de l’amour.

L’échange avec Agathon : L’amour n’est pas beauté

Le maître interroge son disciple pour lui faire admettre les erreurs qu’il a commises lors de son éloge. Ainsi, Socrate commence à nous exposer son raisonnement disant à Agathon que nous désirons ce que nous ne possédons pas.

« Cet homme donc, comme tous ceux qui désirent, désire […] ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour.« 

Socrate poursuit pour démontrer à son élève qu’ainsi, si l’amour désire le beau, c’est qu’il n’en possède pas.

« […]il n’y a pas d’amour du laid.« 

« N’avons-nous pas reconnu qu’il aime ce dont il manque, et qu’il n’a pas ? « 

« L’Amour manque donc de beauté, et n’en possède pas.« 

Peut-être avez-vous remarqué que Platon cherche ici à amener Agathon à reconnaître que l’amour n’est pas un dieu parfait, puisqu’il est constamment à la recherche d’un manque, celui de la beauté. Dans ce passage, Socrate distingue clairement l‘amour et la beauté, alors que les autres intervenants ne l’avaient pas fait.

Il faut comprendre ici que l’amour est la recherche de la beauté, tandis que la beauté est l’objet de cette recherche. Autrement dit, c’est par l’amour que l’on peut atteindre la beauté.

L’échange avec Diotime : l’amour est transcendant

Le dialogue entre Socrate et Diotime débute en reprenant la conclusion de l’échange entre Socrate et Agathon. En effet, Socrate avait interrogé Agathon pour l’amener à comprendre que l’Amour est la voie pour atteindre la beauté. Cela permet aux participants du banquet de mieux comprendre le raisonnement de Socrate. Ainsi, Socrate raconte ensuite son entretien avec Diotime, qui lui explique que, puisqu’un dieu ne peut être imparfait, l’amour ne peut pas être considéré comme tel.

« l’Amour, parce qu’il manque des bonnes et des belles choses, désire ces choses mêmes dont il manque.« 

« Comment donc serait-il dieu, lui qui n’a part ni aux belles, ni aux bonnes choses.« 

Diotime continue en expliquant que l’Amour, s’il n’est pas une divinité, est un démon, se situant entre les hommes et les dieux, faisant la liaison entre le mortel et l’immortel.

« Un grand démon, Socrate ; et en effet tout ce qui est démon tient le milieu entre les dieux et les mortels.« 

« Il interprète et porte aux dieux ce qui vient des hommes et aux hommes ce qui vient des dieux […] placé entre les uns et les autres, il remplit l’intervalle, de manière à lier ensemble les orties du grand tout ; c’est de lui que procèdent toute la divination et l’art.« 

Elle poursuit en affirmant que l’Amour est un être intermédiaire entre la sagesse et l’ignorance, et qu’il est donc un philosophe. Cette idée signifie que l’amour est en quête de vérité, qui est l’essence même de la philosophie.

« La science compte parmi les plus belles choses ; or l’Amour est l’amour des belles choses ; il est donc nécessaire que l’Amour soit philosophe, et, s’il est philosophe, qu’il tienne le milieu entre le savant et l’ignorant.« 

Dans la suite de son dialogue avec Socrate, la prêtresse explique que les Hommes veulent  posséder pour toujours ce qu’ils désirent et que l’enfantement est le moyen d’y parvenir. Elle distingue alors deux types d’enfants, celui issu des corps et celui issu des esprits, ne pouvant naître que près du beau.

« L’amour est donc en somme, dit-elle, le désir de posséder toujours le bien.« 

« C’est l’enfantement dans la beauté, selon le corps et selon l’esprit.“Aussi quand l’être pressé d’enfanter s’approche du beau, il devient joyeux, et, dans son allégresse, il se dilate et enfante et produit ; quand, au contraire, il s’approche du laid, renfrogné et chagrin, il se resserre sur lui-même, se détourne, se replie et n’engendre pas […].« 

Dans son avant dernière partie, Diotime explique que l’amour du beau doit évoluer pour atteindre la vraie beauté. Elle établit ainsi une hiérarchie entre l’amour des corps et celui qui touche l’esprit, en utilisant une méthode ascendante qui consiste à partir de la beauté physique pour progresser vers la beauté spirituelle et, enfin, atteindre la beauté divine.

« Il faut ensuite qu’il considère la beauté des âmes comme plus précieuse que celle des corps […] lui suffise pour attirer son amour et ses soins, lui faire enfanter de beaux discours.« 

« Par là il est amené à regarder la beauté qui est dans les actions et dans les lois […] et conséquemment à regarder la beauté du corps comme peu de chose.« 

« […] il enfantera sans relâche de beaux et magnifiques discours […] jusqu’à ce qu’enfin son esprit fortifié et agrandi aperçoive une science unique, qui est celle du beau.« 

Pour finir son dialogue et conclure son raisonnement, Diotime dit à Socrate qu’en dépassant l’amour de la beauté sensible il est possible d’être au plus près de la vérité : la beauté absolue.

« Songe donc, ajouta-t-elle, quel bonheur ce serait pour un homme s’il pouvait voir le beau lui-même, simple, pur, sans mélange, et contempler, au lieu d’une beauté chargée de chairs, de couleurs et de cent autres superfluités périssables, la beauté divine elle-même sous sa forme unique.« 

Que retenir du passage de Socrate ?

Le dialogue de Socrate est un passage important car il expose la pensée de l’auteur sur la beauté. Selon lui, l’amour est avant tout une force transcendante qui pousse l’Homme à chercher quelque chose de plus grand que lui-même, quelque chose qui le dépasse. Pour atteindre la beauté, il doit constamment chercher à se surpasser.

Platon distingue le monde sensible (accessible par nos sens) et le monde intelligible (accessible par l’esprit) qui abrite l’essence des choses. Pour lui, la recherche de la vérité est la clé pour atteindre la beauté, et cette quête ne peut être réalisée que par l’esprit et la recherche continue.

Et pour l’art, que faut-il retenir ?

Platon aborde de nombreux thèmes importants pour l’art, allant de la nature de la beauté à la question de la représentation artistique. Je vous propose ici les points importants à retenir.

La beauté selon Platon

Platon décrit la beauté comme une forme transcendante et objective qui peut être contemplée par l’esprit. Cette conception de la beauté s’oppose à l’idée que la beauté est subjective et relative, dépendante des goûts et des opinions de chacun. Cependant, pour l’auteur tout le monde possède un avis personnel sur ce qu’il trouve beau ou non mais cette opinion nous éloigne de la vérité puisqu’elle passe par notre perception et non la raison.

Selon Platon, la beauté est liée à la vérité et à la connaissance, et elle peut être atteinte par la contemplation des formes éternelles qui existent dans le monde des idées.

La représentation artistique

Le Banquet aborde également la question de la représentation artistique, en présentant l’artiste comme celui qui s’approche le plus de la réalité transcendante de la beauté et qui permet à l’âme de contempler cette beauté.

Platon voit l’art comme une imitation de la réalité, une copie imparfaite des formes éternelles et immuables qui existent dans le monde des idées. Cependant, il estime que l’art peut être un moyen de nous élever vers la beauté et de nous rapprocher de la vérité.

L’amour et l’inspiration

l’inspiration est un autre thème important du Banquet est la question de l’amour dans la création artistique. Platon voit l‘amour comme une force qui peut conduire à la connaissance, à la beauté et à la vertu, et qui est donc essentielle pour la création artistique. L’inspiration découle de l’amour, elle nous permet de voir la beauté transcendante et de la représenter dans nos œuvres.

L’importance d’apprendre

Enfin, Platon aborde également la question de l’esprit et de son importance dans notre quête de la beauté et de la vérité. Platon suggère que l’esprit est la partie de nous qui est capable de percevoir la beauté et la vérité. En nourrissant notre esprit avec des idées et des concepts supérieurs, nous pouvons nous élever au-dessus du monde matériel et de ses et atteindre une plus grande compréhension de la beauté et de la vérité.

En conclusion 

L’Amour est la recherche de la beauté absolue. Or celle-ci n’est pas accessible immédiatement. Elle est atteignable au terme d’un long processus, au cours duquel l’Amour s’éduque, pour accéder à travers divers stades à un genre supérieur de beauté.

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7 commentaires

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Merci pour ces commentaires très intéressants,oui l amour est une transcendance, on ne comprend jamais pourquoi telle personne nous provoque des émois et telle autre nous laisse froid,pour moi c’est au delà de la réflexion

Effectivement, il y a une part subjective dans ce que nous aimons car ce que nous aimons passe par notre expérience, ce qui est donc propre à chacun. Il y a aussi la question du sublime : qu’est-ce qui fait que nous allons être subjugué par quelque chose ? L’objet possède t-il des caractéristiques intrinsèques qui nous touchent ? Pourquoi nous touchent-ils ? Platon n’aborde pas cette question mais il est vrai que ce serait une approche possible. Je vais rechercher des lectures qui l’aborde.
Merci pour ce commentaire ☺️

C’est très intéressant, j’avais entendu parler de ce livre, mais je ne pensais pas que platon parlait de ces sujets, ca me donne envie de le lire.

Un livre très intéressant. Les écrits de Platon sont accessibles et se lisent assez bien.

Merci pour cet article très intéressant ! J’avais lu des extraits au lycée, mais j’ai envie de m’y replonger maintenant !

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