Dessiner grâce au cerveau droit – Betty Edwards

Résumé du livre : Dessiner grâce à son cerveau droit, 4ème édition, Betty Edwards, 2012, 284 pages.

 » Cette brillante approche de l’enseignement du dessin n’est pas qu’un simple manuel : elle est un guide d’émancipation et d’épanouissement personnel. « . – Los Angeles Times

Ce texte fait partie de mon défi : 52 livres d’art en 52 semaines, cliquez ici pour en savoir plus.

Dessiner grace à son cerveau droit de Betty Edwards

Qui est Betty Edwards ?

Betty Edwards, née le 15 juin 1930 à Minneapolis, est une artiste, éducatrice et auteure américaine renommée dans le domaine de l’art et de la créativité.

Après avoir obtenu un diplôme en histoire de l’art à l’Université de Californie du Sud, Edwards s’engagea dans une carrière d’enseignante pour partager sa passion. Au cours de cette période elle commença à développer des méthodes innovantes pour enseigner le dessin et la créativité.

En 1979, Betty Edwards publia son ouvrage révolutionnaire « Dessiner grâce au cerveau droit ». Ce livre connu un succès instantané pour devenir rapidement un best-seller international.

Betty Edwards a continué à écrire et à enseigner, approfondissant les liens entre l’art, la perception visuelle et la créativité. Elle a publié plusieurs autres livres influents dans le domaine de l’art et de l’apprentissage créatif.

D’autres livres de Betty Edwards :

  • Dessiner avec l’œil dominant, 2023
  • Drawing on the dominant eye: decoding the way we perceive, create and learn, 2020
  • Color : A Course in Mastering the Art of Mixing Colors, 1986

J’ai réalisé une vidéo sur le système symbolique abordé par Betty Edwards dans son livre Dessiner grâce au cerveau droit. Vous pouvez la regarder avant de lire le résumé; elle fera une bonne introduction.

Sommaire

Dessiner grâce au cerveau droit

Introduction

Le dessin est un moyen d’accéder au bonheur et est également un signe de culture. Mais avant tout, il est un moyen de développer la pensée créative de manière permanente.

En lisant ce livre, vous apprendrez à dessiner, mais son véritable sujet est de vous enseigner comment développer votre perception en dessinant grâce au cerveau droit.

Le pouvoir de la perception

Grâce aux récentes avancées en neuroplasticité, ce livre explore les fonctions de notre cerveau droit, qui est le siège de la perception, de l’intuition et de la vision, tandis que le cerveau gauche est plus logique et rationnel.

L’auteure présente la possibilité d’effectuer une transition de l’hémisphère gauche vers le droit, en créant les conditions propices à ce glissement. En s’habituant à passer du cerveau gauche au cerveau droit, nous renforçons cette capacité de transition et augmentons la connectivité entre ces deux hémisphères.

Le cerveau est plastique, ce qui signifie qu’il se modifie en permanence à travers les expériences vécues. Cette découverte remet en question les concepts antérieurs qui considéraient le cerveau comme une entité immuable et génétiquement déterminée.

Ainsi, on comprend que l’apprentissage du dessin ne dépend pas uniquement du talent, tout le monde peut apprendre à dessiner avec les bons enseignements et les bonnes méthodes.

Dessiner grâce au cerveau droit en 5 compétences

Pour privilégier le glissement du cerveau gauche au cerveau droit, Betty Edwards a dégagé 5 compétences de base du dessin liées à la vue :

  • Percevoir les contours
  • Percevoir les espaces
  • Percevoir les relations
  • La lumière et les ombres
  • La gestalt

Comme pour l’alphabet qui vous permet de lire, ces 5 compétences sont indispensables pour dessiner n’importe quel sujet de façon réaliste.

Dessiner grâce au cerveau droit pour développer sa perception à d’autres champs d’activités

L’apprentissage du dessin est une activité essentielle, car il favorise le développement des capacités de perception, qui sont précieuses pour comprendre le sens des informations visuelles et verbales. Il permet également de mettre en lumière d’autres capacités du cerveau humain souvent négligées dans notre société, telles que l’intuition, l’imagination et la créativité. Ce qui est remarquable, c’est que ces compétences peuvent s’étendre à d’autres domaines, au-delà du domaine artistique.

 » l’esprit intuitif est un don sacré, et l’esprit rationnel un serviteur loyal. Nous avons créé une société qui honore le serviteur est à oublier le don. « 

Albert Einstein

I) Dessiner et l’art de rouler à bicyclette

Dessiner : un don magique ?

Il est très souvent compliqué d’exprimer ses capacités en dessin. Si vous demandez à un artiste d’expliquer comment il dessine un paysage ou un portrait, il ne pourra pas vous donner une réponse satisfaisante. Il peint ce qu’il voit.

La raison principale de cette difficulté à exprimer ses capacités est que le dessin est une activité visuelle. Comme pour le vélo, l’enseigner par des mots est très difficile. Le meilleur moyen est d’en faire l’expérience. Et de là vient toute la complexité à l’apprendre et à l’enseigner. Raison pour laquelle, les capacités en dessin semblent être une sorte de don inexplicable.

Le dessin, une technique qui s’apprend et s’enseigne

Tout le monde peut apprendre à dessiner, il suffit d’utiliser son cerveau différemment. En s’écartant des façons de penser conventionnelles et principalement verbales, vous forcez votre cerveau à réfléchir autrement et à créer de nouvelles connexions neuronales.

Cependant, modifier sa façon de penser demande une grande source d’énergie et beaucoup de concentration. Il est donc important d’aménager son environnement afin d’éviter toute distraction.

Une voie vers la créativité

En apprenant à dessiner, tout le monde ne veut pas seulement devenir un artiste. Néanmoins, les compétences qui vous seront transmises seront très utiles non seulement dans le domaine du dessin, mais aussi dans d’autres milieux divers. Cela vous permettra de libérer davantage votre créativité et d’en faire profiter votre vie professionnelle. Vous découvrirez ainsi des potentiels insoupçonnés.

Apprendre à dessiner vous donne un double avantage :

  • Développer et acquérir des compétences pour reproduire ce que vous voyez devant vous.
  • Améliorer considérablement vos capacités à penser pour les déployer dans d’autres domaines de votre vie.

II) Premiers pas en dessin

La méthode pensée par Edwards demande un matériel prédéfini afin de réaliser correctement les exercices proposés tout au long du livre.

Le matériel :

  • Papier ordinaire A3 (27,9 x 37,7 cm)
  • Crayons HB avec gomme au sommet, 4B et 6B
  • Feutre effaçable à pointe fine du type Velleda
  • Mine de plomb 4B
  • Taille crayon
  • Gommes plastique et mie de pain
  • Ruban adhésif à faible adhérence du type masquage
  • Pinces
  • Planche à dessin ou une surface rigide plus grande que vos feuilles blanches
  • Cadre transparent
  • Viseur
  • Petit miroir de 12,5 X 17,5 pouvant être collé à un mur

Vous ne savez pas où acheter votre matériel artistique ? Je vous propose une liste de magasins dans cet article

Le cadre transparent et le viseur sont deux outils que vous devez créer.

Le cadre transparent est une plaque transparente de 20 X 25 cm et d’environ 16 mm d’épaisseur.

Le viseur est un outil de perception qui permet de cadrer votre sujet. Il s’apparente à un cadre en papier ou en carton de 20 X 25 cm.

Votre premier exercice, les dessins préliminaires

Le premier exercice proposé est celui de la réalisation de trois dessins préliminaires :

  • Une personne de mémoire
  • Un autoportrait
  • Votre main

Pour chaque exercice proposé dans le livre, l’auteure établit des instructions à suivre à la lettre. Ces consignes ont pour objectif de donner un cadre aux exercices, mais surtout de créer les conditions nécessaires aux glissements du cerveau gauche vers le cerveau droit.

Pourquoi ces trois dessins ?

Le dessin de mémoire est souvent l’exercice que l’on trouve le plus difficile. C’est probablement le dessin que vous aimerez le moins des trois. Néanmoins, dessiner de mémoire ramène à la surface une série de symboles mémorisés pendant l’enfance et qui peuvent apparaître dans vos dessins de manière automatique.

Maintenant, si vous comparez votre dessin réalisé de mémoire et votre autoportrait, vous observerez sûrement des formes qui se ressemblent et se répètent. Ce sont ces fameux symboles ancrés depuis l’enfance. Vous retrouverez peut-être ces symboles dans le dessin de votre main, au niveau des ongles.

Vous allez apprendre à oublier ses symboles pour vous concentrer sur ce que vous voyez. Apprendre à percevoir est la compétence fondamentale pour voir autrement.

Des repères de votre progression

Il est important de réaliser et de conserver précieusement ces dessins préliminaires. Ils seront vos repères pour observer vos avancées et vos évolutions. Pour cela, nommez, datez et signez ces dessins.

Le style, l’expression de soi et le langage non verbal du dessin

Le style n’est pas une compétence que vous apprendrez dans ce livre, car il vous est personnel. C’est un langage non verbal de l’art qui laisse transparaître votre personnalité dans vos dessins.

Le style en dessin peut être comparé à l’évolution de l’écriture. Il est indépendant de son apprentissage et évolue dans le temps pour devenir personnel. À mesure que vous progresserez en dessin, votre style s’affirmera. Il deviendra un moyen d’identifier votre travail.

III) Votre cerveau : côté droit, côté gauche

Notre cerveau est divisé en deux hémisphères, chacun ayant ses propres caractéristiques et fonctionnement : l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche.

Malgré cette latéralisation, les deux hémisphères se complètent, créant ainsi une sensation d’unité.

Un cerveau dominant et un cerveau faible ?

Au 19e siècle, les scientifiques ont qualifié le cerveau gauche de dominant et le cerveau droit de mineur ou subordonné. Ils présumaient que la partie gauche du cerveau était plus développée que la partie droite. Cette idée controversée a depuis été réfutée, mais persiste encore dans notre société. En réalité, chaque partie du cerveau possède des modes de pensée complexes qui lui sont propres. Toutefois, notre société accorde une préférence au système de pensée du cerveau gauche, qui tend naturellement à prendre le dessus.

Afin d’éviter toute controverse, l’auteure a choisi d’utiliser les termes de « mode » plutôt que de « cerveau ». Ainsi, les fonctions propres au cerveau droit seront appelées mode-D, et celles propres au cerveau gauche seront appelées mode-G.

Mode-D et Mode G : les fonctions

Mode-G :
  • Verbal : utilise des mots pour nommer, décrire et définir.
  • Analytique : déduit, procède étape par étape.
  • Symbolique : utilise un symbole pour désigner.
  • Abstrait : prend une partie de l’information pour représenter un tout.
  • Temporel : garde un trace du temps, met en série.
  • Littéral : s’attache au sens littéral des mots ou du texte : comprend difficilement les métaphores.
  • Rationnel : tire des conclusions en s’appuyant sur la raison et les faits.
  • Numérique : utilise des chiffres comme pour compter.
  • Logique : tire des conclusions basées sur la logique.
  • Linéaire : réfléchit à partir d’idées liées pouvant être tenu en échec par une donnée manquante.
Mode-D :
  • Non verbal : utilise la connaissance visuelle, non verbale pour traiter les perceptions.
  • Synthétique : rassemble des parties pour former un tout.
  • Réaliste : se réfère aux choses telles qu’elles sont vraiment, au moment présent.
  • Analogique : perçoit la ressemblance entre les choses ; comprend les relations métaphoriques.
  • Intemporel : ne possède aucune notion du temps.
  • Imaginatif : convoque des images mentales, réelles ou imaginaires.
  • Non rationnel : n’a pas besoin du soutien de la raison ou des faits ; désireux de suspendre son jugement.
  • Spatial : voit les choses dans l’espace, leurs relations et comment les parties s’assemblent pour former un tout.
  • Intuitif : a des éclairs de lucidité souvent à partir de données incomplètes, d’intuitions, de sensations, d’images ou de connexions visuelles.
  • Holistique : voit les choses dans leur ensemble, comme elles sont et dans toute leur complexité ; perçoit les structures et les schémas généraux, ce qui mène souvent à des conclusions divergentes.

Le cerveau gauche est responsable du langage, de la verbalisation, de la numérotation et de la rationalisation en s’appuyant sur la logique. En revanche, le cerveau droit permet de percevoir les choses dans l’espace, de voir l’ensemble et de les assembler visuellement comme un puzzle.

L’hémisphère droit semble être particulièrement adapté au dessin, car il traite l’information visuelle. Cependant, comme mentionné précédemment, le mode-G (hémisphère gauche) domine généralement. La question est de savoir comment favoriser la prédominance du mode-D (hémisphère droit).

Droitier ou gaucher ?

Il existe une différence entre les droitiers et les gauchers. Chez 90 % des droitiers, le langage est traité dans l’hémisphère gauche, tandis que chez les gauchers, ces fonctions cérébrales sont moins clairement localisées.

Mis à part l’apparition de certains troubles tels que le bégaiement ou une manière de penser différente de la norme, cette répartition du langage partagée entre les deux hémisphères ne présente aucun avantage ou désavantage particulier lors de l’apprentissage du dessin.

IV) Passer de l’hémisphère gauche à l’hémisphère droit

Ce chapitre propose deux exercices pour travailler la perception et faciliter le glissement du mode-G vers le mode-D.

L’exercice du vase et des visages

Cet exercice consiste à reproduire le dessin issu d’une illusion d’optique dans laquelle on peut voir deux silhouettes de visage de profil formant un vase.

La consigne donnée pour cet exercice ressemble à peu prêt à cela :

  1. Copier un des visages en prenant son temps.
  2. Repasser sur les lignes créée en nommant chaque partie du visage : le front, l’arrête du nez, la lèvre supérieure etc…
  3. Reproduire la symétrie de ce visage.
Deux silhouettes de visages de profils formant un vase au milieu

Cet exercice a pour but de favoriser la transition entre le mode-G et le mode-D. En nommant les parties du premier visage, nous accordons une importance au mode-G, celui du langage.

Lors de l’étape de réalisation de la symétrie, il est possible de ressentir un conflit, une confusion, voire un blocage physique de la main.

D’où provient ce conflit et comment le résoudre ?

La raison est que le mode-G, en étant prédominant, n’est pas adapté pour accomplir cette tâche de comparaison et de perception relationnelle. Cela crée une difficulté que vous pouvez ressentir. Il est probable que vous ayez développé des stratégies pour résoudre ce problème et laisser place au mode-D. Voici quelques types de stratégies couramment utilisées :

  • Ne plus penser au nom des traits du visage.
  • Se concentrer sur le vase et non sur le visage.
  • Utiliser une grille (où des lignes horizontales et verticales ont pu aider à voir les rapports).
  • Marquer d’un point les sommets internes et externes des courbes.
  • Dessiner à partir du bas plutôt que du haut.
  • Décider de ne pas se préoccuper de savoir si le vase serait symétrique ou non et dessiner un profil au hasard juste pour terminer l’exercice.

Ces solutions démontrent que le mode-G a échoué et a laissé place au mode-D. Seule la dernière réponse indique un échec du mode-D.

La solution la plus simple consiste à ne pas considérer le dessin comme un visage, mais plutôt comme des lignes et des relations simples. Il est important de ne pas penser en termes de mots et d’éviter la logique du mode-G. En adoptant cette approche, vous comprenez la première étape de l’apprentissage du dessin : comprendre et appréhender les relations spatiales, relationnelles et comparatives entre les lignes.

C’est ainsi que pensent les artistes.

Le dessin à l’envers

Le deuxième exercice est appelé « le dessin à l’envers ». Son objectif est de réduire les tensions entre les deux hémisphères du cerveau. C’est un moyen efficace de laisser facilement place au mode-D.

En dessinant un modèle inversé, nous éliminons toutes les références à ce que nous savons déjà. Le cerveau gauche, incapable de nommer ce qu’il voit, éprouve des difficultés à réaliser la tâche. Cela nous permet de nous concentrer davantage sur les lignes et les relations qui existent entre elles.

Ressentir le moment de glissement entre les deux modes

L’objectif de cet exercice est de ressentir ce moment de glissement entre le mode-G et le mode-D. Une fois ce glissement reconnu, il est plus facile de le maîtriser.

Voici les signes que vous êtes en mode-D :

  • La perte de la notion du temps
  • Dans un état d’alerte mais détendu
  • Confiant
  • Absorbé par votre dessin avec l’esprit clair

Ce sont des états d’esprit altéré, que l’on peut comparer à des états de conscience proches de la méditation ou lors d’utilisation de drogue ou d’alcool.

V) Dessiner grâce à votre créativité d’enfant

La défaite de la perception par le système symbolique

Aux alentours de l’âge de 10 ans, un conflit émerge entre la complexité croissante de notre perception du monde et nos capacités techniques à représenter ce que nous voyons.

Les transformations qui se produisent dans notre cerveau à ce stade semblent favoriser le système symbolique, qui a été nourri pendant des années au détriment de la perception directe.

Ainsi, frustrés par notre incapacité technique à reproduire fidèlement ce que nous observons, beaucoup d’entre nous abandonnent le dessin.

Dépasser le système symbolique

En dessinant de manière répétée, nous nous contentons de reproduire des symboles que nous associons à des éléments du réel. Ces symboles s’ancreront alors dans notre mémoire de façon permanente. Chaque symbole représente un ou plusieurs éléments que nous avons nommés et identifiés en les reliant à des mots et au langage.

La solution pour ne plus dépendre de ces symboles est de favoriser l’utilisation du cerveau droit. Des exercices tels que celui du vase inversé peuvent y contribuer.

VI) Percevoir les contours

Trois exercices de copie de sa main

Exercice n°1 :

Cet exercice consiste à reproduire les plis de son poing serré sans regarder sa feuille. Il s’agit ici de dessiner à l’aveugle afin de se concentrer pleinement sur la perception et de reproduire tous les plis visibles en les suivant comme une ligne continue.

Ce simple exercice peut sembler insignifiant, mais il permet de progresser rapidement en observation et en dessin. Il aide à développer sa capacité perceptive et à apprendre à avoir confiance en elle.

Exercice n°2 :

Pour cet exercice, il faut dessiner sa main dans une position complexe à travers une vitre transparente. Comme un décalque, l’objectif est de dessiner les contours de sa main à l’aide d’un marqueur noir sur le support transparent.

Il est important de se concentrer sur la perception et les rapports dans l’espace, plutôt que de se focaliser sur ce que l’on sait déjà dessiner (un doigt, un ongle, etc.).

Exercice n°3 :

Le troisième exercice consiste à combiner les deux exercices précédents. Avant de commencer réellement le dessin, il est nécessaire de suivre quelques étapes préparatoires :

1) Reprendre le tracé réalisé lors de l’exercice n°2.

2) Transférer les points importants de ce tracé sur une nouvelle feuille pour les utiliser comme repères.

3) Relier ces repères entre eux pour obtenir un croquis rapide du contour de la main.

4) Observer attentivement sa main et reproduire lentement ses traits sur la feuille en gardant à l’esprit les nombreuses relations qui peuvent exister entre les lignes.

La tridimensionnalité

Ces exercices ont 2 objectifs :

1) Renforcer votre perception et faciliter le passage du mode-G au mode-D.

2) Vous aider à représenter un sujet tridimensionnel sur un plan bidimensionnel (votre dessin).

L’utilisation d’un intermédiaire pour passer de la tridimensionnalité à la bidimensionnalité est très utile, car il permet de conserver les proportions malgré les déformations de la perspective. De nombreux artistes, tels que Van Gogh ou Dürer, l’ont utilisé.

Cet intermédiaire se compose d’un cadre avec un viseur qui sert de repère, ainsi que d’une plaque transparente.

Albrecht Dürer représentant le dessin en perspective d'une femme
Albrecht Dürer, Le Perspectographe ou Portillon, 1525

Pour faciliter la copie d’un sujet tridimensionnel, fermer un œil peut aider. Cette action simple permet de supprimer la vision binoculaire, supprimant au passage la perspective et donc la profondeur. Tout ce que vous voyez devant vous est ramené sur un seul plan.

VII) Percevoir les espaces

Ce chapitre vous apprend à identifier les différents espaces visibles. En langage artistique, on parle habituellement :

  • De l’espace négatif
  • De la forme positive

La forme positive s’arrête là où la forme négative commence, et vice versa. Ces espaces négatifs et formes positives s’assemblent comme un puzzle, partageant des contours communs.

Pourquoi reconnaître les formes positives et les espaces négatifs ?

En se concentrant sur les espaces négatifs, on évite de nommer directement les parties que l’on dessine. On se focalise sur les parties extérieures du sujet, ce qui privilégie le mode-D, avide d’informations spatiales et relationnelles.

En apprenant à voir et à utiliser les espaces négatifs et les formes positives, vous bénéficiez de plusieurs avantages :

  • Vos compositions deviennent plus équilibrées.
  • Vous êtes plus attentif au cadre de votre support et à ses limites.
  • Vous pouvez dessiner des formes qui semblaient difficiles.

L’unité de base

Il est conseillé d’utiliser une unité de base. Cette unité peut être une forme positive ou un espace négatif que vous représentez sur votre feuille, et qui vous servira de repère pour respecter les proportions des autres formes.

Cette méthode, bien qu’elle puisse sembler fastidieuse et mécanique au début, résout de nombreux problèmes de composition et de proportion. Elle devient rapidement un automatisme que vous oubliez.

VIII) Percevoir les relations

Dans ce chapitre, vous apprendrez à utiliser la perspective pour améliorer votre compréhension et perception des relations visuelles.

La perspective est souvent redoutée par les étudiants en art, mais en suivant les règles de base, elle devient plus accessible. L’objectif est d’assimiler et de comprendre ces règles pour pouvoir dessiner en perspective informelle, c’est-à-dire à main levée.

Votre cerveau vous trompe

Selon le cerveau gauche, la perspective demande que votre dessin « mente » pour rendre la réalité. Pour expliquer plus clairement, votre cerveau gauche fonctionne en concepts et interprète les formes qu’il voit comme telles. Lorsque vous souhaitez dessiner un cube, votre cerveau gauche sait que cette forme géométrique dérive du carré, avec 4 côtés de la même longueur et des angles perpendiculaires. Cependant, en vous basant uniquement sur ce concept logique pour représenter un cube sur votre feuille, vous risquez de ne pas réussir à le dessiner correctement.

La perspective crée une déformation. Il est donc nécessaire de dessiner ce que vous voyez réellement pour rendre la perception de la réalité.

La perspective informelle

La perspective informelle est celle employée par de nombreux artistes. Elle consiste à estimer les proportions visuellement tout en gardant à l’esprit les règles fondamentales de la perspective.

Pour parvenir à estimer les proportions à l’œil nu, il peut être utile d’utiliser un outil : son crayon.

– Pour évaluer les angles, utilisez votre crayon comme une règle. En tendant votre bras, placez votre crayon à l’horizontale pour évaluer l’angle d’un objet et le reporter sur votre feuille.

– Pour évaluer les proportions, utilisez votre crayon pour mesurer une forme et la comparer à une autre. En tendant votre bras au maximum sans plier le coude et en fermant un œil, mesurez à l’aide du crayon pour établir une unité de base et la comparer avec une autre forme. Gardez le rapport proportionnel en tête.

Une fois de plus, faites confiance à mode intuitif. Ne remettez pas en question vos perceptions. Certains angles peuvent sembler trop abrupts ou trop grands, mais faites confiance à votre perception.

IX) Dessiner un portrait de profil

Apprendre à dessiner un visage de profil peut être un exercice stimulant, favorisé par le cerveau droit qui est spécialisé dans la reconnaissance des visages. C’est également un exercice une occasion de développer vos compétences en perception spatiale, en contours, en angles et en proportions, en dépassant les symboles préconçus.

La constance visuelle

La constance visuelle est un phénomène qui peut fausser notre perception de ce qui est réellement devant nos yeux. Notre cerveau crée des relations physiques et spatiales entre les choses en fonction de ses connaissances préexistantes.

Pour surmonter ce problème, il est important de reconnaître que le cerveau altère les informations visuelles à notre insu, ce qui peut améliorer notre approche du dessin.

La constance visuelle est à l’origine de deux problèmes courants rencontrés par les débutants en dessin.

Le tronquage du crâne

Le tronquage du crâne se produit souvent lorsque les apprenants placent les yeux trop haut sur le visage, alors qu’ils devraient normalement se situer au centre. Notre cerveau a tendance à déformer la réalité en mettant en évidence ce qu’il considère comme important, tels que les yeux, le nez et la bouche, au détriment du front.

Pour contrer cette tendance, il est utile de tromper notre cerveau en mesurant les proportions réelles du visage. Utiliser un crayon pour mesurer l’emplacement des yeux ou d’autres parties du visage peut nous aider à prendre conscience que l’espace entre le milieu des yeux et le menton est similaire à celui entre le milieu des yeux et le sommet du crâne.

L’oreille déplacée

Le placement incorrect de l’oreille est similaire au tronquage du crâne, car elle est souvent située trop près des yeux. On sous-estime souvent la largeur de la tête de profil. En utilisant un crayon pour mesurer, on peut observer que la distance entre le coin de l’œil et le haut de l’oreille est proportionnelle à la distance entre le coin de l’œil et le menton.

Pour l’exercice de dessin proposé, il est important de se concentrer sur les contours complexes et les espaces négatifs, de s’appuyer sur l’estimation des angles, de mesurer les relations de taille, de dessiner ce que l’on voit sans remettre en question nos perceptions, d’éviter de reproduire les symboles enfantins et de percevoir les détails tels qu’ils sont réellement.

X) Percevoir les lumières, les ombres et la gestalt

L’étape des ombres et des lumières est une compétence recherchée par les étudiants en art, car elle permet de représenter les volumes. Pour l’acquérir, il est essentiel de percevoir les valeurs, c’est-à-dire les variations de tons clairs et obscurs.

La première étape consiste à être conscient des jeux de lumière et d’ombre. Pour repérer les zones lumineuses ou sombre, il est utile de plisser légèrement les yeux pour rendre le reflet flou.

Pour bien percevoir les ombres et les lumières, il faut les envisager comme des espaces positifs et négatifs, et réfléchir à leurs proportions et à leurs angles.

Le pouvoir du cerveau

En dessin, il n’est pas nécessaire de représenter tous les détails, car le cerveau est capable de les interpréter même s’ils ne sont pas représentés.

De nombreux dessinateurs et peintres choisissent de représenter des portraits avec des contrastes marqués entre les zones éclairées et sombres. Il n’est pas nécessaire de représenter tous les détails du visage, car parfois, quelques détails suffisent pour donner l’impression d’une représentation complète.

Lorsque vous dessinez, gardez à l’esprit cet effet, vous n’êtes pas obligé de tout révéler. Notre cerveau joue un rôle important dans l’interprétation visuelle. Au début, il peut être difficile de savoir jusqu’où aller dans les détails, mais avec l’expérience, vous apprendrez à trouver le juste équilibre et à déterminer quand vous arrêter.

autoportrait de Steichen
Edward Steichen, Autoportrait avec pinceau et palette, 1901, photogravure, 21,4 x 16,2

La hachure

La technique de la hachure croisée est très efficace pour créer différentes tonalités ou valeurs. Elle consiste à réaliser des hachures dans une direction, puis à les croiser avec d’autres hachures en changeant légèrement l’orientation du crayon. Plus les hachures sont croisées, plus la valeur est foncée.

Le style personnel

En pratiquant régulièrement, chacun trouvera son propre style, qu’il soit délicat, fort, rapide, précis ou autre. Quoi qu’il en soit, les contours, les espaces, les relations et parfois la lumière et les ombres seront toujours utilisés, mais représentés à sa manière personnelle.

XI) Appliquez vos nouvelles facultés perceptives à la résolution de problèmes

Pour progresser en dessin et stimuler les connexions neuronales, il est important de dessiner régulièrement, dès que vous avez un moment libre.

Une autre manière d’exercer votre hémisphère droit est de pratiquer une observation consciente de votre environnement :

  • Evaluer les espaces négatifs qui vous entourent.
  • Evaluer les angles, les verticales et horizontales.
  • Vérifier les proportions du visage d’une personne dans la rue.

Renforcer votre créativité peut également vous aider à résoudre des conflits et des problèmes dans votre vie quotidienne

Le processus créatif

Le processus créatif implique différents modes et étapes :

L’intuition initiale : mode-D

C’est l’étape où votre cerveau droit perçoit intuitivement un problème et accumule de nombreuses informations visuelles en les comparant et les vérifiant. Cette étape suscite un fort intérêt.

– La saturation : mode-G

L’intérêt suscité par le mode-D déclenche une réponse du mode-G. Votre hémisphère gauche cherche alors à accumuler le maximum de connaissances sur le sujet. Cependant, si aucune solution n’est trouvée, vous pouvez vous sentir frustré. C’est alors le moment de faire une pause et de ne plus y penser consciemment.

– L’incubation : mode-D

Dans cette étape, votre hémisphère droit traite les informations transmises par l’hémisphère gauche et les garde en mémoire, en lien avec l’intuition initiale. Il recherche une structure visuelle pour compléter les éléments manquants. De son côté, le mode-G reste en dehors de ce processus.

– L’illumination : mode-D et mode-G

C’est l’étape où survient soudainement et sans prévenir ce que l’on appelle le « déclic ». Il se produit souvent lorsque vous êtes occupé à des tâches ordinaires. À ce stade, vous n’avez peut-être pas encore réussi à verbaliser la réponse, mais vous ressentez une grande joie.

– La vérification : le mode-G est guidé par la visualisation du mode-D

C’est une étape difficile que beaucoup ont du mal à atteindre. Elle consiste à donner forme à la vision créative, à construire un modèle architectural ou à tester une théorie scientifique. Cette partie nécessite la coopération des hémisphères gauche et droit, chacun apportant sa contribution.

Cette faculté créative peut être transposée et utile dans tous les domaines de l’activité humaine.

Une faculté créative disparue ?

À certaines époques, cette faculté créative semblait être plus développée. Par exemple, les œuvres peintes par les hommes préhistoriques témoignent d’une capacité à représenter des créatures imaginaires avec un réalisme frappant, y compris une perspective et un ombrage corrects, leur donnant une apparence tridimensionnelle. Cela exigeait une grande capacité d’observation, une excellente mémoire et un pouvoir de visualisation puissant.

Nous pourrions nous demander si nous possédons toujours cette capacité aujourd’hui, ou si elle a été supplantée par d’autres créations telles que l’écriture. Les réponses à ces questions se trouvent dans l’histoire, où des capacités similaires ont émergé et disparu. Les périodes de l’art grec et de la Renaissance sont de bons exemples de cette réapparition.

XII) Dessiner grâce à l’artiste qui sommeille en vous

Apprendre à dessiner vous permet de mieux vous connaître et de révéler des aspects de votre personnalité à travers vos créations. En passant du mode-D (visuel) au mode-G (verbal), vous pouvez mettre des mots sur ce que vous voyez, mais si cela est difficile, vous pouvez revenir en mode-D pour accéder à une connaissance plus métaphorique.

La pratique continue du dessin vous permettra de développer cette capacité de glissement entre le mode-D et le mode-G. Votre compréhension du monde deviendra plus globale, profonde et intense.

Et pour l’art, que faut-il retenir ?

Deux systèmes de pensée : Le mode-G et le mode-D

Notre cerveau est divisé en deux hémisphères, le gauche et le droit, qui ont chacun leur propre fonctionnement. Bien que complémentaires, le cerveau gauche prend souvent le dessus.

Le mode-G, associé au cerveau gauche, est verbal, analytique, symbolique, rationnel et logique.

Le mode-D, associé au cerveau droit, est non verbal, synthétique, réaliste, intuitif et holistique.

Le cerveau droit, qui traite l’information visuelle, semble être adapté au dessin. Cependant, il faut trouver comment favoriser le mode-D pour développer ses capacités artistiques.

Dessiner n’est pas un don

Le dessin est une activité visuelle qui s’apprend par l’expérience plutôt que par les mots.

En modifiant notre façon de penser, en s’écartant des schémas conventionnels et en utilisant notre cerveau de manière différente, nous pouvons tous apprendre à dessiner et créer de nouvelles connexions neuronales. Cependant, cela demande de l’énergie, de la concentration et une bonne méthode.

La perception, le meilleur allié de l’artiste

Apprendre à dessiner n’est pas l’atout premier pour réellement apprendre à dessiner. Ce qu’il faut c’est avant tout : apprendre à percevoir.

5 compétences de base

5 compétences de base du dessin liées à la vue :

Percevoir les contours :

Développer sa perception aux lignes et à la limite entre les choses.

Percevoir les espaces :

Apprendre à voir les espaces négatifs et les formes positives. Vous dessinerez les espaces qui se trouvent à l’extérieur de votre sujet.

Percevoir les relations :

Apprendre à respecter les proportions de votre modèle en les reportant correctement sur votre support.

Percevoir les ombres et la lumière :

Donner du modelé et de la profondeur à votre dessin en maîtrisant les effets d’ombre et de lumière.

La gestalt :

Apprendre à voir les détails et les éléments comme un tout. Assembler chaque partie comme un puzzle en faisant des aller-retours entre le détail et le global.

Faire confiance à son intuition

Pour dessiner n’importe quel sujet, il faut oublier l’objet que vous dessinez. Concentrez-vous seulement sur les lignes, les relations spatiales, à ce que vous voyez et non sur ce que vous pouvez nommer.

Dessiner avec les bonnes proportions

Votre cerveau vous trompe

Les symboles

En dessinant de manière répétée pendant notre enfance, nous créons des symboles qui s’assimilent à des éléments du réel.

Pour ne plus dépendre de ces symboles, qui nous empêchent de dessiner de manière libre, il est préférable de stimuler le cerveau droit en faisant confiance à notre perception.

Les règles

Apprendre les règles peut parfois sembler fastidieux mais les comprendre et les maîtriser vous permettront de donner beaucoup plus de force à vos productions. Cela vous permettra également de contrer les raccourcis cognitifs utilisés par votre cerveau gauche.

Les outils

Comme pour les règles, les outils viennent vous appuyer pour réaliser des dessins plus forts et réalistes. Ils contrent les interprétations du cerveau gauche en vous montrant les choses telles qu’elles sont.

Pour conserver de bonnes proportions :

Utiliser des cadres et des viseurs.

Se servir du crayon pour reporter les bonnes proportions du modèle sur le dessin.

Utiliser une unité de base. Cette unité peut être une forme positive ou un espace négatif que vous représentez sur votre feuille. Il vous servira de repère pour respecter les proportions des autres formes.

Dessiner régulièrement

Le dessin apporte bonheur et progression, renforçant les connexions neuronales et facilitant la transition entre les modes-G et -D.

Il est un moyen d’assimiler les règles et d’améliorer constamment vos compétences artistiques. En pratiquant régulièrement, vous enrichissez votre expérience et favorisez une fluidité dans le passage entre les modes de pensée gauche et droit, stimulant ainsi votre créativité et votre compréhension du monde visuel.

Conclusion

Dessiner grâce à son cerveau droit est un très bon livre pour apprendre à dessiner. Il se concentre sur les aspects spécifiques de l’approche du dessin en utilisant l’importance de la perception au détriment de la technique pure.

L’auteur du livre, Betty Edwards, utilise une approche progressive pour vous guider à travers les différentes étapes de l’apprentissage du dessin. Cette progression vous permet de développer vos compétences de manière cohérente, en vous donnant une base solide pour poursuivre votre pratique artistique.

Dessiner grâce à son cerveau droit se distingue par sa focalisation sur la perception visuelle, la pensée globale, l’imagination, les exercices pratiques et une approche progressive.

Si ce résumé vous a plu, dites-moi dans les commentaires si vous êtes d’accord avec l’importance de la perception dans l’apprentissage du dessin ! 😉

Cliquez sur le lien pour vous procurer un exemplaire de ce livre : Dessinez Grâce au Cerveau Droit, Betty Edwards

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2 commentaires

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Voilà au moins deux ans que j’ai acheté ce livre et je ne l’ai toujours pas lu. Ce résumé donne bien envie de s’y remettre. D’autant que c’est un classique que tout dessinateur devrait lire…

C’est un très bon livre pour développer sa perception et se concentrer sur ce qui est vraiment important pour apprendre à dessiner ! Je ne l’avais jamais lu avant la semaine dernière et je ne le regrette pas.

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